Coronavirus : la ville de Jérémie peine à se procurer de l’eau potable
L’eau se fait de plus en plus rare dans la cité des poètes, à l’heure où le pays fait façe au Covid-19 et où l’un des conseils prônés par le gouvernement pour freiner cette maladie est le lavage des mains. Le journal a rencontré le directeur de la DINEPA de la région, Sévigné Orès, et quelques résidents pour comprendre la situation.
La situation révolte les consciences
La ville est privée de ce liquide précieux depuis un certain temps. La population ne sait plus à quel saint se vouer. Pour avoir accès à l’eau, certains résidents, notamment ceux qui en ont les moyens, sont bien obligés de s’offrir les services des camions-citernes. Ainsi, le prix d’un camion-citerne varie d’une zone à l’autre. Dans certains endroits, des quartiers résidentiels de Jérémie, un camion-citerne coûte entre 2500 et 3000 gourdes, 1500 et 2500 gourdes pour les quartiers situés au centre-ville de la cité.
«C’est inaceptable , nous les plus vulnérables, ne pouvons pas nous offrir le luxe d’acheter un camion d’eau, nous sommes obligés d’aller en acheter chez un voisin, qui achète pour revendre aux riverains de la zone ou à ses locataires. La situation va continuer d’empirer si rien n’est fait, surtout en cette période de crise de coronavirus», a exprimé une jeune mère, d’un ton inquiet.
Il faut rappeler que le prix de l’eau a fortement augmenté depuis l’annonce des cas de Covid-19 par le gouverment sur le territoire.
L’ONG Tekkids à la rescousse de la population jérémienne
Tek4Kids est une ONG oeuvrant dans le domaine de l’éducation. Depuis le début de la propagation du Covid-19, celle-ci installe des systèmes de purification d’eau dans plusieurs quartiers de la ville pour répondre aux besoins de la population. Ils utilisent des systèmes de filtration et de chloration en vue de purifier l’eau et fournir des réservoirs de stockage pour ensuite faire la distribution.
Des femmes, des enfants surtout, munis de gallons, de seaux à la main tous en attente de la distribution. Ils auront droit seulement à deux récipients chacun. L’un deux s’exprime : « Nous ne pouvons pas vivre ce calvaire! La DINEPA nous doit des explications ».
Le direteur de la DINEPA apporte des précisions
Contacté par le journal, le directeur de la DINEPA de la région, Sévigné Orès, tente de s’expliquer. La DINEPA de la ville, grâce aux efforts du gouvernement de la République d’Haïti, a bien bénéficié d’un programme de réhabilitation du système de distribution d’eau potable (SAEP) de la ville de Jérémie, baptisé Programme de réforme et d’invetissement, dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement, financé par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID).
Conscient du problème de l’eau, le directeur a toutefois précisé que la première phase des travaux est terminée, à savoir la phase d’addiction, mais en raison du Covid-19, la firme se trouve dans l’incapacité de poursuivre la deuxième phase des travaux, la distribution, ajoute-t-il.
En saison de sécheresse, souligne-t-il, le débit de l’eau passe de 30 à cinq litres. D’où la difficulté pour la DINEPA de satisfaire les besoins en eau potable des Jérémiens. À en croire le directeur de l’institution, le volume d’eau disponible est largement insuffisant pour satisfaire les besoins de la population jérémienne pour le moment, qui se voit donc contrainte soit de faire la queue devant les camions-citernes ou devant les installations de Tek 4kids, soit chez un particulier.
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