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L’obligation de sauver la PNH

Il y a quelques jours, le Premier ministre Joseph Jouthe avait constaté l’échec du directeur général a.i. de la Police nationale d’Haïti, Normil Rameau. Bref, l’échec de la PNH. Les exactions d’un groupe de policiers dans les rues de Port-au-Prince ces derniers jours ne donnent-elles pas raison au Premier ministre ?

Après deux journées mouvementées, samedi et lundi, marquées par l’incendie de plusieurs véhicules immatriculés Service de l’État et de deux bureaux de l’Office national d’identification, les activités ont repris dans la capitale ce mardi. Personne ne sait s’il s’agit d’une trêve des policiers protestataires ou d’une prise de contrôle de la situation par les autorités. Il n’y a encore aucune communication en ce sens. On a cependant constaté l’installation d’un nouveau directeur à la Direction centrale de la police administrative, ce qui laisse croire qu’il y a encore des responsables à la tête de la PNH. Cependant, on ne sait pas encore s’ils saisissent la portée des évènements des derniers jours.

Deux faits doivent retenir l’attention depuis samedi. Le silence du Conseil supérieur de la Police nationale d’Haïti et l’image de policiers incendiant des biens publics. Des images qui contrastent avec la mission de la PNH qui est « protéger et servir ». Ces évènements arrivent à un moment où l’institution policière peine à garantir la sécurité des biens et des vies sur tout le territoire national. Il n’est un secret pour personne que depuis le départ de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti en 2017, les gangs armés se sont reconstitués au vu et au su de tous. Ils contrôlent des quartiers. Ils se sont même fédérés.

On se rappelle que les forces onusiennes, pendant 12 ans, s’étaient assigné la mission de stabiliser le pays et de professionnaliser la PNH. Trois ans après leur départ, le pays est frappé de plein fouet par une crise politique aiguë et la PNH implose. Pourtant, des milliards de dollars américains avaient été investis dans la Minustah au nom d’Haïti et des dizaines de millions dans la PNH. Il est utile de signaler que depuis sa création, la PNH est encadrée, bercée et financée en grande partie par la communauté internationale, notamment les Etats-Unis. Ce qui fait que tout échec de la PNH est non seulement celui des Haïtiens, mais aussi celui de ses tuteurs.

L’image de policiers incendiant les biens publics – que nous aurons à remplacer à partir de nos taxes – est cruelle. Elle montre, comme avait dit feu Monferrier Dorval, que le pays n’est ni gouverné ni administré.

Il revient à la Direction générale de la Police nationale d’Haïti de prendre la mesure de la crise qui secoue la PNH, la force armée chargée de la sécurité des biens et des vies sur tout le territoire national, en vue d’y apporter la réponse appropriée. Les autorités politiques ont l’obligation d’appuyer les responsables de la PNH dans cette tâche. Le pays n’a aucun intérêt à laisser l’institution policière suivre les traces des Forces Armées d’Haïti (FAD’H).

Source: https://lenouvelliste.com/article/221002/lobligation-de-sauver-la-pnh

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