ED’H, le bras de fer continue entre le ministre des TPTC et le syndicat….
La police a pris le contrôle du bureau central de l’Electricité d’Haïti (ED’H), au Bicentenaire, aux premières heures de la matinée, jeudi 23 juillet 2020. « Suite à une information faisant croire l’imminence de l’incendie du bureau central de l’électricité d’Haïti par des individus sans foi ni loi, il a été demandé à la Police nationale d’Haïti, chargée de la sécurité des vies et des biens, d’occuper les espaces de l’institution dans l’intérêt de la population », lit-on dans une note de presse signée du ministre des Travaux publics, Transports et Communications, l’ingénieur Nader Joiséus, en milieu de journée.
« À cet effet, tous les employés de l’ED’H sont invités à rester chez eux en attendant que la police ait le contrôle total de l’institution prise en otage par des individus malintentionnés », a poursuivi cette note du ministre des TPTC Joiséus qui n’a pas fourni de détails supplémentaires.
Le président du syndicat des employés de l’ED’H, Gilomme Jean-Glaude, a démenti avec fermeté l’existence d’un projet d’incendier l’ED’H. « C’est notre travail. C’est avec nos salaires que nous prenons soins de nos familles », a-t-il dit, accusant le ministre Nader Joiséus d’user d’un « prétexte pour intervenir militairement à l’ED’H ».
« Ces pratiques rappellent celles de 1957, de 1963, durant la dictature de Duvalier », a estimé le président du syndicat de l’ED’H, Gilomme Jean-Glaude, soulignant que des employés de la cellule d’urgence ont été jetés hors de l’entreprise par la police, sur instruction du ministre Joiséus. Pour lui, le ministre des TPTC exécute, avec Michel Présumé, un plan. Ce qui se passe à l’ED’H s’était produit quand Michel Présumé s’était mis à privatiser la Téleco. C’est la police, après avoir expulsé les employés de la Téléco, qui avait remis les lettres de révocation, a rappelé Gilomme Jean-Glaude.
« Je suis étonné de voir que c’est Nader, après avoir obtenu cette promotion qui s’évertue à salir l’image des travailleurs », a-t-il souligné, appelant les organismes de défense des droits humains et la communauté internationale à noter ce qui se passe à l’ED’H. En mettant à pied les employés, y compris ceux qui ont travaillé dans la cellule de crise, le ministre Nader Joiséus est responsable de l’arrêt complet de l’ED’H, a indiqué Gilomme Jean-Glaude.
Jusqu’au bout…
La veille, avant l’intervention de la PNH à l’ED’H, le ministre des TPTC avait confié, dans une interview accordée au journal, qu’il ne fera pas marche arrière. « Si nous faisons marche arrière, c’est que nous acceptons la destruction de l’ED’H », a rétorqué le ministre des TPPC, martelant que le syndicat, qui est mouillé dans des combines, « doit se ressaisir et jouer son rôle de syndicat ». « Si vous dites que vous ne voulez pas de quelqu’un comme directeur, c’est que vous voulez un autre. Si vous voulez, c’est que vous choisissez », a estimé le ministre Joiséus, soulignant que « le syndicat se rend vulnérable face à la population » en agissant ainsi. «Le syndicat devrait plutôt lancer une mise en garde au directeur général et suivre l’exécution de sa feuille de route. C’est ça la démocratie. Nous ne voulons pas la destruction du syndicat. Mais il ne doit pas intervenir dans un domaine qui n’est pas le sien », avait martelé le ministre Joiséus, soulignant être « disposé à aller jusqu’au bout ». « Si l’on ne peut pas résoudre la situation, je préfère démissionner. Je mets mon poste de ministre sur la table», avait indiqué le ministre. « Le syndicat veut avoir le contrôle de toutes les directions à l’ED’H. Nous ne pouvons l’accepter », avait pesté le ministre des TPTC, responsable du secteur de l’énergie électrique.
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