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Formation d’un nouveau CEP, la nécessité de revisiter l’histoire

La présidence a écrit durant le week-end écoulé à des responsables des syndicats du transport terrestre pour leur demander de désigner un représentant dans le cadre de la formation d’un nouveau Conseil électoral provisoire. Cette même démarche est initiée auprès d’autres secteurs de la société. On reste dans le doute dans la mesure où la présidence n’a pas communiqué sur le processus. L’administration Jovenel Moïse fait ce qu’il sait faire mieux : ne pas communiquer sur les grands dossiers de l’Etat. Pourtant c’est fondamental dans un Etat de droit.

Le président Jovenel Moïse active le processus de formation du CEP quelques jours après la démission en bloc des conseillers électoraux afin de donner le champ libre au chef de l’État pour trouver un consensus autour de la tenue des élections. Dans leur lettre de démission collective en date du 24 juillet dernier, les huit anciens membres du CEP avaient souligné, à l’attention du président Moïse, l’urgente nécessité d’entamer un dialogue franc entre tous les secteurs en vue de la tenue d’élections inclusives. Un conseil salutaire que le président de la République semble ignorer.

Il n’est pas un secret que la société haïtienne est divisée sur la question des élections. À tort ou à raison, certains partis politiques, des groupes de la société civile croient dur comme fer que les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation d’élections. Ils mettent en avant les gangs armés qui contrôlent des quartiers de Port-au-Prince et des villes de province, la dégradation des conditions de vie de la population, la concentration des pouvoirs entre les mains du président Jovenel Moïse et ses alliés. Parmi les voix anti-élections, figurent aussi celles qui attendent la transition pour faire leur beurre comme par le passé.

Les élections étant l’affaire de tous les secteurs du pays, le président Jovenel Moïse ne devrait pas ignorer les critiques, les commentaires ainsi que les appels au dialogue sur les élections. D’autres chefs de l’État avant Jovenel Moïse s’étaient trouvés dans des situations semblables à celle d’aujourd’hui. Il serait intéressant que les autorités actuelles revisitent l’histoire pour voir comment leurs prédécesseurs s’en sont sortis. Comme hier, le refus de chercher un consensus sur des sujets cruciaux peut nous coûter cher.

Le président Jovenel Moïse est peut-être le président de la République qui prend plus d’initiatives en matière de dialogue inter-haïtien. On se rappelle ses fameux « Etats généraux sectoriels de la nation », ses multiples rencontres avec les représentants de différents secteurs de la société, ses nombreuses commissions. Pour quels résultats ? Jusqu’ici aucun. La société haïtienne est plus divisée que jamais. Aujourd’hui est le moment idéal pour que le chef de l’Etat prouve que les lots de rapports de ses commissions sur le dialogue inter-haïtien peuvent encore servir à quelque chose.

Source: https://lenouvelliste.com/article/219415/formation-dun-nouveau-cep-la-necessite-de-revisiter-lhistoire

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